Quel paratonnerre contre la haine de la psychanalyse aujourd'hui

QUEL PARATONNERRE CONTRE LA HAINE DE LA PSYCHANALYSE AUJOURD’HUI ? ²

Il s’agit ici d’une fiction de texte qui n’engage que leurs auteurs et il ne s’adresse qu’ à ceux qui jugeront leur réponse nécessaire à l’avancée de ce projet actuellement donc à l’état de fiction… 

1ère version de J-J. Moscovitz 16//6/2004, revue le 29 3 07 puis le 12/04/07, et établie par AM Houdebine le 13/04/2007, revue le 10/05/2007 par Marie-Noëlle Godet et JJ Moscovitz 

« Projet : Il est proposé à l’ensemble des psychanalystes un lieu qui permette de soutenir la spécificité de l’analyse laïque face au pouvoir public et qui soit fondé par ceux qui, du fait de leur expérience psychanalytique, reconnaissent la valeur des formations de l’inconscient établies par Freud : le rêve, le lapsus, le symptôme, le mot d’esprit ; valeur à entendre comme avancée pour l’approche des souffrances psychonévrotiques et pour la prise en compte de l’intime d’un sujet et de ses liens au collectif, au politique.

But : Le but de ce lieu est de faire paratonnerre aux résistances venues du collectif, au refus voulu ou ignoré de la psychanalyse voire à la haine qui s’exerce contre elle, au niveau de l’espace public et politique ; ou qui, à l’échelon singulier ou collectif, se manifeste depuis le social dans les retours de l’histoire et donc venus des pouvoirs publics. Ce qui met notre discipline en danger de disparition du fait aussi de la domination planétaire du biopouvoir, ou du psychopouvoir à ce biopouvoir actuel conduisant à un hygiénisme soft, une uniformisation - dans le cadre d’un glissement de la psychiatrie vers la santé mentale -psychothérapie/psychiatrie voire une culpabilisation de la vie fantasmatique : autant de dénis de l’inconscient, de l’intime d’un sujet que seule la psychanalyse, fondée par Freud, prend en compte.

Le but de ce lieu sera donc, au vu et au su des récents événements provoqués par les amendements Accoyer et la loi du 9 Aôut 2004 depuis fin 2003 en France , et aussi en Belgique, en Allemagne et ailleurs, de faire savoir aux pouvoirs publics la réalité de l’existence d’un tel lieu. Afin de leur dire, si cela s’avère nécessaire, que le discours sur les concepts fondamentaux n’est ni homogène ni soluble dans la sémantique des discours qui prévalent actuellement promouvant l’efficience, l’évaluation et la productivité et qu’il ne relève pas du champ de la santé mentale.

Sur ces points, les psychanalystes au un par un s’entendent sans s’unifier dans une masse, pour condamner toute initiative qui tendrait à globaliser leur pratique du discours ; ce qui irait contre la réalité concrète, divergences comprises, d’une certaine unité du mouvement psychanalytique depuis son début.

Ainsi, les psychanalystes dans leur ensemble seront d’autant plus à même de produire une action jugée nécessaire, qu’ils pourront s’adosser à un tel lieu. Par le nombre de ses adhérents, la composition des représentants des différentes associations (nationales et internationales), ce lieu permettra ainsi que des mesures contre la psychanalyse, d’où qu’elles viennent, aient moins d’efficace, voire se tarissent. Seul le nombre des membres pourra en effet faire infléchir, par son poids, une initiative qui irait contre nos intérêts primordiaux, donc qui irait contre la régulation de la formation et de la transmission par les analystes eux- mêmes, au sein de leurs associations comme dans le tissu social qui les réunit depuis le tout début de la découverte freudienne et notamment par ce que nous appelons la « Laien Analyse ».

Membres :

1)les praticiens où qu’ils œuvrent, ceux qui sont membres des associations psychanalytiques existantes, celles issues par scission, sécession, succession depuis la première association psychanalytique fondée en 1910 par Freud et ses premiers suivants (IPA)

2) ces associations elles-mêmes, actuelles et futures, de France, d’Europe, du Magreb , du Moyen -Orient, des Amériques du Nord et du Sud, d’Australie, de Chine, d’Inde…

3) des personnes à titre individuel, praticiens ou non de la psychanalyse qui soutiennent ses apports fondamentaux, et sa place spécifique.

4) Les critères d’admission sont révisés tous les cinq ans en fonction de l’évolution des associations et des événements socio-politiques qui concernent la psychanalyse comme discipline, comme lien entre les praticiens, du fait de découvertes novatrices et des enjeux qui en découlent, de la mise en place de mesure de législation de la psychanalyse par les pouvoirs publics nationaux, européens, ou internationaux…

Actions - Les moyens d’action de ce lieu, du fait de l’existant ne peuvent pas être en concurrence avec les associations existantes, ni avec La fédération européenne de psychanalyse, l’IPA, Convergencia, I’Inter-Associatif Européen de psychanalyse et des associations qui ne font pas partie de ces réseaux.

Ce lieu, n’étant pas une société savante, ne peut ni faire de colloques, ni exercer de formation des analystes, ni de circulation de textes. Seul un bulletin interne est possible qui informera de l’en cours de la conjoncture.

Instances- Restent à poser la composition des instances de décision, la mise en place de statuts qui stipuleraient la non ingérence de ce lieu dans les associations, sa seule action étant sa définition même comme borne entre les psychanalystes dans leur ensemble et les pouvoirs publics qui, devenant intrusifs jour après jour, ne seront que de plus en plus loin de toute prise de conscience de notre spécificité.

Ce lieu que quelques personnalités éminentes, aujourd’hui disparues, ont su occuper tel Freud, Lacan…, mais aujourd’hui donc où le fait associatif devrait y suppléer, il s’avère que ce n’est pas le cas, et qu’il faille un fil rouge, comme dans tous les cordages de la marine anglaise, qui puisse aux yeux et aux oreilles du monde qui nous arrive, nous relier en cas de risque d’un vent mauvais ».

… à suivre…