Le féminin / La peur du féminin - Féminin quand tu nous tiens...?

Date de publication : Nov 13, 2017 10:34:52 PM

LE FÉMININ / LA PEUR DU FÉMININ - FÉMININ QUAND TU NOUS TIENS...? 

Schibboleth - Actualité de Freud - Séminaire 2017- 2018

Jeudi 16 novembre 2017 de 20h30 à 23h00

ISEG 28, rue des Francs-Bourgeois, Paris (IV)

Sous la présidence de Michel Gad Wolkowicz, avec : Jean-Jacques Moscovitz - Psychanalyste : « À propos de Lou Andréa Salomé », Simone Wiener - Psychanalyste : « Du mépris à la méprise du féminin », Claude-Noëlle Pickmann - Psychanalyste : « Le féminin, un pavé dans la mare de la civilisation, ou comment il intranquilise le binaire de la loi phallique ».

FÉMININ QUAND TU NOUS TIENS....?

La liberté des femmes s’est toujours affrontée aux excès du culturel, du religieux, des familles, des coutumes. Dans leur quête d’émancipation et sans rien renier de leur appartenance les femmes vivent aujourd’hui leurs sentiments et leurs émotions sexuelles, elles les disent, les écrivent , les filment.

Une femme s’ouvre à une sexualité qui dit je, qui dit non, qui dit je veux. Mais une intense exigence des mœurs s’y oppose, et la place du père, tout autant que celle de la mère, nous font encore témoins d’une police… des désirs. Pour les femmes, une telle liberté vaut très cher. Le modèle de la laïcité leur est appui. Mais un tel affranchissement est aussi combattu à travers le monde, ne serait-ce qu’en France avec « le mariage pour tous » tant décrié.

Là le psychanalyste est invité. Si le choix socio-politique est ouvert, dés lors ce qui se révéle , c’est un certain refus du féminin ignoré parce qu’inconscient, chez l’homme comme chez la femme, chez la fille comme chez le garçon…

Il s’agira ici de décliner ce qu’il en est de la construction de la féminité, de la bisexualité psychique, ainsi que du féminin, de leur développement ainsi que des difficultés, voire de leurs avatars, d’un point de vue psychopathologique, métapsychologie, clinique, au travers les processus de symbolisation et d’identification…Et aussi :

L’engagement socio-sexuel reste à reconquérir sans cesse, et l’accepter ouvre à la découverte d’une hétérogénéité entre ce qui se sait et ce qui ne se sait pas encore. C’est ce qui fonde notre subjectivité. D’où l’angoisse, d’où le rejet violent de tout changement socio-sexuel dans l’émancipation des femmes, dans les cultures musulmane, chrétienne, laïque, juive. Même là où existe la démocratie.

Le féminin ce n’est plus avoir tel ou tel avantage s’ajoutant à la séduction d’une femme, mais c’est la reconnaissance d’une faille inhérente à l’être. Être femme et non pas en avoir le titre ….Conflit. Et lorsque la peur devient haine, et l’on sait que la haine du féminin, dans la confusion de l’avoir et de l’être, est toujours associée, faille du narcissisme, à la haine antisémite.

L’intime ici s’affronte à l’acceptation ou le rejet de ce conflit. C’est cela qui est cause de violences où le masculin trouve son régime de croisière, mais il arrive souvent qu’un père reconnaisse le féminin qui lui fait signe chez sa fille. Et par là même il lui fait signe de sa propre féminité de père, d’homme.

Les femmes savent sans doute mieux que les hommes rencontrer leur subjectivité, l’angoisse en est l’index .

Le féminin et son refus mettent en relation l’intime de chacun et le politique. Le prendre en compte pourrait peut-être éviter la barbarie propre aux décisions du masculin et à ses désirs d’installer sans cesse des frontières entre les gens, les sexes, les vies, les idéaux. Subversion en cours…Lorsque Freud s’interrogeait : "Was will das Weib ?" "Que veut la femme ?", il interrogeait autant l’homme et ses fantasmes et projections, désirs et angoisses, que la femme et son rapport au désir. JJ. Moscovitz, M.G.Wolkowicz