La lettre du Dr J-P. Drapier

Date de publication : Apr 22, 2014 11:13:34 AM

Nouvelle mesure discriminatoire de l'ARS à l'égard des psychanalystes dans le traitement de l'autisme

La lettre du Dr J-P. Drapier

Direction de la santé et de la prévention 

BP 90054 – 94311 ORLY CEDEX 

Centre médico-psycho-pédagogique (Cmpp) 

4, rue du docteur Calmette 

94310 Orly 

Tél : 01 48 84 11 68 - Fax : 01 48 84 49 53 

 

Réf : FP/JPD.0314 Affaire suivie par Dr Jean-Pierre Drapier 

Objet : Compte administratif 2012 - 

Date : 4 avril 2014 

 

Agence Régionale de Santé d’Ile de France 

25 Chemin des Bassins 

CS 80030 

94010 CRETEIL CEDEX 

 

À l'attention de Madame MAROUZE 

 

Lettre recommandée avec AR 

 

 

Madame, 

 

J’ai bien reçu votre rapport relatif au Compte Administratif 2012 du C.M.P.P. et vous en remercie. 

 

Je prends bonne note que vous validez globalement les résultats que nous avons proposés. 

 

Ceci étant, je ne saurais laisser passer sans réagir une mesure symbolique (80 €) et des propos 

d’une gravité sans précédent dans l’histoire du C.M.P.P., des établissements médico-sociaux et de 

la liberté de formation des psychologues. 

 

En effet, vous écrivez : 

« Vous indiquez que Mme V. et M. DE D. ont participé à une formation de l’Ecole de 

psychanalyse des Forums du Champ Lacanien le 29 septembre 2012 intitulée « Le 

psychanalyste et l’autiste ». Tel que mes services vous l’ont indiqué lors de la rencontre du 

13 novembre 2013, je vous rappelle que les recommandations de la Haute Autorité de la 

Santé relatives aux interventions auprès des enfants avec TED et autisme de mars 2012 ont 

classé comme non consensuelles les interventions fondées sur les approches 

psychanalytiques et la psychothérapie institutionnelle. Sont recommandés auprès de 

l’enfant avec autisme ou TED les interventions personnalisées, globales et coordonnées 

fondées sur une approche éducative, comportementale et développementale. De ce fait, je 

rejette la dépense de formation d’un montant de 80 €. Conformément aux recommandations 

de la Haute Autorité de la Santé, cette dépense ne peut être considérée comme justifiée par 

les nécessités de gestion normale de l’établissement. » 

 

D’un point de vue strict du droit, je vous renverrai au texte même de la H.A.S. : il s’agit d’une 

recommandation et non pas d’une obligation de fonctionnement. On peut donc estimer que vous 

sur- interprétez ce texte, déjà grave dans son parti pris. ! 2!

 

De plus, les orientations cliniques et thérapeutiques peuvent donner lieu à débats, controverses, 

etc… entre cliniciens et théoriciens mais ne peuvent en aucun cas, sauf à rappeler de sinistres 

époques, donner lieu à une décision administrative qui se substituerait à la responsabilité des 

cliniciens. 

 

Enfin, je vous rappellerai que, sous l’autorité du médecin-directeur, les enfants atteints de 

troubles autistiques sont effectivement traités par « des interventions personnalisées, globales et 

coordonnées » comme recommandé par la H.A.S., incluant psychiatres, psychologues, 

psychanalystes, orthophonistes, psychomotricienne, groupe relationnel comprenant une 

éducatrice, maintien à l’école tant que possible et recours au bilan dans les centres de référence si 

nécessaire. 

 

Sur un autre plan, ce refus de financement de ces formations équivaut à une immixtion dans les 

choix des formations des psychologues, choix qui, encore une fois, relève d’un compromis entre 

leur désir et les besoins de l’établissement. 

 

Je vous demande, en conséquence, de bien vouloir revenir sur ce rejet ou bien d’en expliciter les 

attendus administratifs, une « recommandation » ne pouvant en tenir lieu. 

 

 

Je vous prie de croire, Madame, à l’assurance de ma considération distinguée. 

 

Dr J.P. DRAPIER 

Médecin-Directeur