Belzec de Guillaume Moscovitz par François Ardeven

Date de publication : Apr 27, 2017 4:27:42 PM

LA RESPONSABILITÉ EN QUESTION 

Sous la direction de Michel Gad Wolkowicz 

Président de l’Association Internationale Inter-Universitaire et de 

l'Interdisciplinary Institute Schibboleth – Actualité de Freud – 

Institut Supérieur Européen de Gestion - 28, rue des Francs-Bourgeois, Paris (IV) 

– ש – 

13ème séance

Séance exceptionnelle

Schibboleth – Actualité de Freud – et Yom Ha Shoah 

BELZEC 

Projection-débat du film

à propos du film Belzec, un texte de François Ardeven

Guillaume Moscovitz : Présentation du film « BELZEC »

Jean-Jacques Moscovitz : « L'Enténèbrement »

Jeudi 4 mai 2017 de 20h30 à 23h00

Sous la présidence de Michel Gad Wolkowicz Professeur de Psychopathologie, Universités Paris-Sud, Tel Aviv, Glasgow ; psychanalyste, Association Psychanalytique de France ; Président de Schibboleth – Actualité de Freud –  « Schibboleth et Yom Ha Shoah » et de Jean-Jacques Moscovitz Psychanalyste, Président Fondateur de Psychanalyse Actuelle et du Regard qui bat; Vice-Président de Schibboleth — Actualité de Freud : « L’enténèbrement »

Avec Guillaume Moscovitz Documentariste, cinéaste

Présentation

SYNOPSIS : Belzec est chronologiquement le premier camp d’extermination de l’action Reinhard, le plan nazi d’extermination des Juifs de Pologne occupée. Au moins 600 000 personnes y furent déportées et assassinées. Fin 1942, les nazis firent ouvrir les fosses communes où étaient enterrées les victimes et firent brûler les cadavres. Au printemps 1943, le camp fut intégralement détruit, presque un an avant le démantèlement des camps de Sobibor et de Treblinka, et des arbres furent plantés à son emplacement. Belzec illustre la volonté nazie d'effacer les traces de l'extermination des Juifs d’Europe. Effacement des corps, des noms et des lieux. Guillaume Moscovitz filme les séquelles de cet effacement. Presque oublié dans l’histoire de la Shoah. Le meurtre de masse industrialisé du peuple Juif par les nazis ne s'est pas arrêté aux meurtres des vies, il a continué avec la destruction des cadavres de ceux qui avaient été exterminés. Ce qu'on appelle aujourd'hui le négationnisme était déjà au principe même du meurtre nazi : l'effacement des traces de l'extermination faisait partie du plan d’anéantissement du peuple Juif, et de sa disparition de l'Histoire. En filmant les séquelles de cet effacement, le cinéaste montre la violence de notre présent : là où il n'y a que destruction, comment attester de ce qui a été ? Situé à la frontière Est de la Pologne, le camp de Belzec dont le nom provient de celui du petit village qui se trouve à proximité, a été le cadre de l’extermination de plus de 600 000 Juifs entre 1942 et 1943, année de sa destruction complète par les Nazis. Machine de mort, le camp de Belzec témoigne de la manière dont le régime hitlérien a effacé totalement toutes les traces de sa mécanique génocidaire. Effacement volontaire, négation de la vie comme de la mort de ces centaines de milliers de Juifs, la disparition de Belzec de l’Histoire est le point central et la force de ce film. En traitant de cette immatérialité, de cette non-existence de Belzec, Guillaume Moscovitz en recrée la réalité dans une entreprise qui dépasse la seule reconstitution historique. La réflexion qu’apporte Belzec sur la mémoire passe par la transmission de celle-ci de génération en génération. À cet égard, le parallèle entre le grand-père qui raconte ce qu’il a vu du camp et son petit-fils qui a aujourd’hui le même âge que son aïeul lors de ces événements, donne tout son sens à l’entreprise même du réalisateur qui entend lui-même nier l’effacement de Belzec en se faisant le relais de cette perpétuation de la mémoire. Belzec suit le principe du refus de comprendre, posé comme seule attitude possible et légitime face à la Shoah, refus de comprendre pour ne pas tenter d’expliquer l’absurde par la raison, pour ne pas rationaliser le mal absolu. Belzec, un lieu plombé par le « il n’y a rien à voir » – ni traces matérielles du fonctionnement du camp, ni survivants de la mort de masse – pose avec une particulière acuité la question du témoignage. Le récit de Braha Rauffmann, l’enfant cachée, exprime l’effet en elle des disparitions collectives. Ce n’est pas l’œil qui fait le témoin, mais le regard porté sur l’événement. La force de Guillaume Moscovitz est de réintroduire Belzec dans l’histoire, c’est-à-dire dans le temps. Le camp de Belzec par une recréation de la réalité du lieu qui émerge au cours du film et qui en reste la seule portée, est rendu à une certaine matérialité qui ne peut que faire ressurgir toute la folie de la haine instrumentalement rationalisée l’absurde irrationalité de la Shoah, tout en luttant efficacement contre toute forme de négationnisme, illustrant ainsi les propos de Primo Levi : « L’histoire du Reich millénaire peut être relue comme une guerre contre la mémoire, une falsification de la mémoire, une négation de la réalité allant jusqu’à la fuite définitive hors de la réalité ».

Michel Gad Wolkowicz et les Comités Éditorial et Scientifique pour le Séminaire :

Thibault Moreau, Jean-Jacques Moscovitz, Jacques Tarnéro, André Aboulkheir, Jacques Amar, Cyril Aslanov, Patrick Bantman, Michaël Bar Zvi, Pierre Benghozi, Jean-François Bensahel, Sylvie Benzaquen, Georges Bensoussan, Claude Birman, Pascal Bruckner, Danièle Brun, Évelyne Chauvet, Viviane Chetrit, Claudine Cohen, Marc Cohen, Daniel Dayan, Frédéric Encel, Eugène Enriquez, Simon Epstein, Marion Feldman, Georges Gachnochi, Yolanda Gampel, Michel Granek, Bernard Golse, Bernard Grelon, Serge Hefez, Christian Hoffmann, Joël Kotek, Michèle Lévy-Soussan, Didier Lippe, Émile H. Mallet, Éric Marty, Sylvie Méhaudel, David Mendelson, Lionel Naccache, Marc Nacht, Sophie Nizard, Marc-Alain Ouaknin, Michaël Prazan, Ann-Belinda Preis, Philippe Robert, Rachel Rosenblum, Marie-Hélène Routisseau, Jacques Rozenblum, André Senik, Daniel Sibony, Jean-Benjamin Stora, Sam Tyano, Henri Vacquin, Monette Vacquin, Philippe Val, Régine Waintrater, Eva Weil, Hélène Widlöcher, Simone Wiener, Jean-Pierre Winter, Jacques Wrobel, Daniel Zagury, Paul Zawadzki