Petite note pour le bulletin

Par Nabile Farès

Tout d’abord cette question du « pour-quoi « qui embraye sur une interrogation de la réalité, de son absence, de sa présence ; la « réalité « ce que j’ignore, ce que je ne connais pas, ce que j’appréhende, ce que je construis, ce que je rencontre, ce qui me nie, ce qui me trouble, ce que je souhaite, ce que je désire pour…échapper au trou, au vide intérieur, absence d’amour et de langue, là où de la parole s’est trouvée dé-faite, dé-mise, silenciée comme le dit Alice Cherki, silenciation écrit J-J Moscovitz.

Alors pourquoi dire ici en ce lieu, entre paroles diverses, plusieurs histoires, plusieurs langues à l’intérieur et extérieur d’une langue que nous parlons, le français, et, est-ce la même langue pour chacune, chacun de nous ?

Un lieu où les langues tues, les histoires tues s’entendent, s’ignorent ; les après-catastrophes, plurielles, celles-ci, catastrophes constituées par des politiques impériales – pour ne pas immédiatement employer le terme d’impérialiste trop vite utilisé, anesthésié, compris – conquérantes et les dégâts qui s’en suivent ; à travers la silenciation, ce que celle-ci provoque : une absence psychique, un vide sans images, sans parole, un mutisme du dedans, uns psychose sans émoi, un immobilisme sans mot, une histoire sans mouvement, sans parole, une fixité à l’absence ; parler de cette instance de vide non causée, non dite, historiquement ; le politique en tant que responsabilité du « tissu social » et pour continuer la métaphore, du « tissu psychique.»

Fragilité ou imperméabilité du « tissu psychique » ?

Métaphore corporelle et impossible à dire de la douleur psychique ?

La mise à mal construit un inaudible de souffrance, tue, dont le lieu-dit de psychanalyse actuelle parle, s’efforce de parler, « à » parler en irruption, en défaut, à chaque fois ; l’actuel reprenant ce qui de la psychanalyse s’est fait entendre, lire, voir, de cette mise en absence, bord extrême de l’extermination, shoah, après-shoah, suite aux institutions fascistes des états qui ont construit les déformations, les déportations civiles, imposé les changements de langues, de noms, avant de détruire, faire disparaître, ensuite, les corps, les noms, construisant des hantises profondes, vertigineuses, démesurées, très difficiles à désinvestir, de la disparition ; paradigme d’un temps actuel, ces deux termes « psychanalyse actuelle » nomment ces hors-lieu du temps passé dans le temps présent ; ils mettent l’accent sur l’autre temporalité présent-futur ; l’actuel de ce qui se donne à penser d’actes de paroles, de discours contemporains qui pervertissent le futur comme l’écrit J-J Moscovitz, dans leur mouvement de destruction d’un psychisme de l’autre, ce que j’ajoute, lieu d’élaboration du psychique comme tel, d’un temps autre d’humanité, de la temporalité de l’autre en son effectivité et re-connaissance, au-delà, à travers, en dépit, contre cette désillusion dont parle Freud prise, issue du « tourbillon de ces années de guerre. »

Nabile Farès